Dans le supplément « géo&politique »
du Monde du 27 janvier, Christophe
Châtelot chante le « nouveau départ »
des relations France-Afrique, saluant à
la façon d’un publi-reportage élyséen
la « différence » de la politique de
François Hollande.
Rappelant une
fameuse interview du secrétaire
d’Etat à la coopération Jean-Marie
Bocquel, cinq ans plus tôt dans ce
même grand quotidien, le journaliste
va jusqu’à parler d’une « Françafrique
moribonde » à laquelle François
Hollande est supposé porter le « coup
de grâce » (Bocquel s’était contenté
lui, de vouloir « signer son acte de
décès »...).
Pour éviter de se contredire,
faut-il croire, ni ce journaliste ni ses
confrères n’ont cru bon de couvrir la
réception du dictateur camerounais Paul
Biya par François Hollande, à peine trois
jours plus tard : qu’un dictateur africain
au pouvoir depuis plus de trente ans
soit reçu à l’Elysée puis rencontre des
patrons français du MEDEF, il semble
que ça ne soit pas de la Françafrique si
c’est habillé de quelques discours sur
« le changement ».
Pourtant, le même
Christophe Châtelot n’ignore rien de la
réalité du régime de Paul Biya : dans
le supplément géo&politique, mais
de l’édition du 25 septembre 2011, il
en avait dressé un portrait au vitriol.
Amnésie passagère liée à l’effort de
guerre, sans doute.