En acceptant de participer, en octobre dernier, au sommet de l’Organisation internationale de la francophonie de Kinshasa, sur les terres de Joseph Kabila, l’un des pires dictateurs du continent, imposé par les armes, la répression des opposants et la violation des urnes, François Hollande nous avait gratifié d’un discours de circonstance sur l’état « inacceptable » des Droits de l’homme en RDC.
Un discours sans effet. Trois mois plus tard, l’association des Droits de l’homme congolaise, la Voix des Sans Voix (VSV), s’inquiète des menaces, intimidations et harcèlements qui pèsent sur les deux avocats du collectif qui assistent les parties civiles dans le procès sur l’assassinat des défenseurs des Droits humains, Floribert Chebeya et Fidèle Bazana.
Pour Me Jean-Marie Kabengela Ilunga, les menaces de mort sont consécutives à sa demande auprès de la Haute Cour Militaire (HCM) de prendre en compte le témoignage du major Paul Milambwe, fugitif et témoin oculaire qui a assisté au meurtre de Floribert Chebeya.
Pour le deuxième avocat, Me Peter Ngomo Milambo, qui défend son confrère M e Firmin Yangambi, président de l’ONG « Paix sur Terre » et deux autres codétenus, accusés depuis 2009, de tentative d’organisation du mouvement insurrectionnel et détention illégale d’armes, les menaces sont semblables.
Il est reproché à Me Ngomo « d’avoir accordé une interview sur les antennes de Radio France Internationale (RFI) ». Il lui a été demandé « d’arrêter d’exposer le pays sur RFI ».