Survie

Cameroun : interview acceptable

rédigé le 3 avril 2013 (mis en ligne le 10 avril 2013) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

On se souvient qu’au moment de la présidentielle camerounaise, en octobre 2011, le ministre camerounais de la Communication, Issa Tchiroma, avait fait distribuer un « Guide pratique du journaliste » (Billets d’Afrique n°206, octobre 2011).

En mars 2013, c’est au tour de Laurent Fabius et de son cabinet de donner implicitement aux journalistes camerounais une leçon de journalisme. A l’occasion de sa visite à Yaoundé le 15 mars, officiellement pour parler des otages, le service presse a en effet décidé in extremis que le ministre accorderait une interview à la presse écrite indépendante. Mais avec des conditions très strictes : sélection par l’ambassade de France de trois journalistes, sommés de communiquer chacun trois questions, la veille de l’interview. Ceci afin de permettre au service presse du ministre de sélectionner l’unique question que chaque journaliste était généreusement autorisé à poser à Son Excellence, qui ne prenait ainsi pas le risque de devoir s’expliquer sur des choses désagréables, comme l’opportunité d’une visite officielle à moins d’un mois de la première (parodie d’) élection sénatoriale du pays.

Inimaginable en France ? Mais « acceptable » pour la France au Cameroun, pour reprendre le mot du prédécesseur de Fabius au Quai d’Orsay, où la continuité est décidément de mise.

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