Une autre question portait sur l’invitation que Paul Biya avait adressée à François Hollande (Billets d’Afrique n°222, mars 2013), pour savoir si le président français allait ou non se rendre au Cameroun.
Une occasion saisie au vol par Fabius pour passer la brosse à reluire dans le dos du dictateur camerounais, en commentant sa récente visite à l’Elysée comme « un voyage jugé très positif de part et d’autre », en réaffirmant que « nos relations sont excellentes », et en espérant « que le président français pourra se rendre ici ».
Évidemment, pas de réponse à la question, mais la réaffirmation opportune d’une belle amitié : un mois avant les sénatoriales, mais aussi quelques semaines après l’annonce par le gouvernement camerounais, début janvier, d’accorder de gré à gré le marché de la réalisation du second pont sur le Wouri (à Douala), au groupement d’entreprises françaises Sogea Satom (groupe Vinci). En pleine montée en puissance de la coopération économique sino-camerounaise, ce contrat de près de 130 millions d’euros rassure.
Même si, drôle de hasard, plus de 120 millions d’euros proviennent d’un financement de l’Agence française de développement... Après tout, il faut bien se donner les moyens de ses ambitions.