Des juges vont enquêter sur les accusations de financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 lancées par Ziad Takieddine.
L’homme d’affaires a mis en cause à plusieurs reprises l’ancien chef de l’Etat et l’ex-ministre de l’Intérieur, Claude Guéant. Sans préjuger de l’issue de l’instruction qui s’annonce sensible, on peut tout de même constater qu’il y a un air de déjà vu.
Le pétrole africain ou les contrats d’armements ont toujours donné lieu à de juteuses rétro-commissions irriguant secrètement la vie politique française. Du Karachigate à l’Angolagate en passant par la caisse occulte d’Elf Aquitaine, l’argent sale a coulé à flot en provenance du Gabon ou du Congo Brazzaville où Nguila Mongounga-Nkombo l’ancien ministre de l’Economie du président congolais, Pascal Lissouba avait des liens intimes avec l’ex-n°2 d’Elf Aquitaine, Alfred Sirven, celui qui « avait de quoi faire sauter vingt fois la république ».
Dans un rapport publié, le 16 avril dernier, deux ONG, la britannique Corruption Watch et l’angolaise Maos Livres détaillent comment Acarni Gaydamak et Pierre Falcone, déjà mis en cause dans l’Angolagate avant que les manœuvres de Claude Guéant n’enterrent le dossier, ont détourné, via les paradis fiscaux et judiciaires, une énorme partie des 1,5 milliard de dollars que l’Angola devait rembourser à la Russie à partir de 2001.