Survie

Claude Guéant, mine de réseaux

rédigé le 5 juin 2013 (mis en ligne le 12 juin 2013) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

L’ancien secrétaire général de l’Elysée et ex-premier flic de France, n’a pas seulement conservé des tableaux, mais aussi de précieux réseaux. Cela lui a permis de briguer la fonction de « conseiller stratégique » (strategic adviser) de International Mining & Infrastructure Corporation (IMIC).

Dans un communiqué publié mi-mai, le patron de cette firme londonienne, déjà bien implantée en Guinée et spécialisée dans l’investissement dans les « juniors » (des entreprises minières de prospection) et dans la création d’infrastructures qui accompagne le développement minier, s’est dit « ravi qu’un individu de l’expérience et de la stature de Claude ait accepté ». Selon lui, « sa connaissance de l’Afrique francophone, en particulier le Cameroun, le Gabon et le Congo, [leur] sera d’une aide précieuse pour continuer à mettre en œuvre [leur] stratégie basée sur les infrastructures pour libérer le potentiel de l’industrie minière du fer en Afrique ».

Claude Guéant s’est déclaré quant à lui « très heureux de faire partie d’un projet dont les objectifs sont centrés sur le développement des pays africains . »

Fin mai, IMIC annonçait pour 190 millions de dollars l’acquisition via la Bourse de Toronto de la firme britannique Affero Mining, qui contrôle trois concessions d’exploitation minière du fer au Sud du Cameroun (Nkout, Ntem, Akonolinga) et une concession d’exploration (Ngoa), toutes dépendantes de la création du port de Kribi.

En projet depuis les années 80, ce port en eaux profondes fait partie des « grandes réalisations » prévues par Paul Biya après 3 décennies de règne, promettant sans rire de faire du Cameroun un « pays émergent » à l’horizon... 2035, soit 53 ans après son arrivée au pouvoir – on est jamais trop prudent.

Les installations portuaires, pour la gestion desquelles le groupe Bolloré s’est déjà positionné, doivent couvrir une surface de 30 000 ha et ont déjà entraîné leur lot d’expropriation des riverains, sur fond de scandale de corruption quant aux bénéficiaires des indemnités. Le projet global inclut en fait la création de plusieurs sites miniers et d’infrastructures (voies ferrées destinées au transport de matières premières pour désenclaver les mines, barrage de Memve’ele pour alimenter en électricité les installations industrielles, etc.) qui ravageront un peu plus la forêt tropicale et entraîneront immanquablement la paupérisation des populations locales.

Sans doute le type de « développement » qu’affectionne Claude Guéant.

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 225 - juin 2013
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