Survie

Montebourg, VRP pour Bolloré

rédigé le 5 juin 2013 (mis en ligne le 12 juin 2013) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

On se souvient que fin 2008, Sarkozy avait profité du sommet officiel de Lisbonne pour glisser au dictateur togolais un mot de soutien pour son ami Bolloré, alors en lice pour la gestion du port de Lomé, en lui expliquant que « Quand on est ami de la France, il faut penser aux entreprises françaises ». Cette fois, c’est Arnaud Montebourg qui joue les VRP pour Bolloré au Niger, comme l’a révélé L’Express (22 mai).

Par une lettre adressée le 26 mars au président nigérien à propos de l’extension jusqu’au Niger de la voie ferrée Abidjan-Kaya (Burkina Faso) et de la création d’une ligne de chemin de fer Niamey-Cotonou, le ministre français appuie le candidat françafricain, en le présentant comme « crédible et expérimenté » et disposant surtout du précieux « soutien de la France ».

Interrogé par l’Express, Montebourg s’est justifié en expliquant que cela faisait suite à une sollicitation du président nigérien qui s’étonnait de n’avoir reçu aucune candidature française : le flamboyant VRP du made in France aurait alors pensé au groupe Bolloré du fait de ses activités portuaires en Côte d’Ivoire. Le ministre voudrait nous faire croire qu’il n’a pensé qu’au port d’Abidjan et que c’est grâce à son coup de fil au groupe Bolloré que celui-ci serait entré dans la compétition ?

Une explication peu convaincante, quand parallèlement le groupe Bolloré se vante sur son site internet d’être déjà concessionnaire jusqu’en 2030 de la ligne existante entre Abidjan et le Burkina Faso, en tant qu’actionnaire principal de la Sitarail depuis sa privatisation fin 1993, et de la voie ferrée camerounaise jusqu’en 2034. Il était de fait déjà largement pressenti comme le favori de ces nouveaux marchés, mais un coup de pouce gouvernemental ne fait jamais de mal...

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