Si l’on doit mesurer le professionnalisme de l’ex-juge Bruguière à l’aune de son instruction, plus politique que judiciaire, dans l’affaire de l’attentat du 6 avril 1994 qui a été le signal du coup d’envoi du génocide au Rwanda, on peut s’étonner qu’il soit aujourd’hui haut représentant de l’Union européenne auprès des États-Unis pour la lutte contre le financement du terrorisme dans le cadre du « Terrorism Finance Tracking Programme/ SWIFT ».
Fin juin, Bruguière était en Mauritanie pour y rencontrer le président mauritanien, l’ex-putschiste Ould Abdel Aziz. La rencontre s’est déroulée en présence de l’avocat du président mauritanien dans l’affaire qui l’oppose à Noël Mamère. Le député français l’avait accusé de parrainer le trafic de drogue dans la région. Le procès doit avoir lieu en 2014.
A l’issue de cet entretien, Bruguière a salué les acquis consentis en matière de la liberté d’expression, le renforcement de la démocratie, et la lutte contre le terrorisme depuis l’ascension du président Ould Abdel Aziz au pouvoir. Il est bien le seul.