Le 5 juin, Elisabeth Guigou, présidente de la commission des Affaires étrangères a déclaré à l’issue de l’audition du président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, devant la commission : « Monsieur le Président de la République, merci. Ces applaudissements, qui ne sont pas systématiques dans notre Commission, témoignent de notre gratitude pour le rôle que vous jouez et pour la vision que vous avez du développement de votre pays et du continent africain ». Cécité, mauvaise foi, ou ignorance ?
Ces applaudissements et cette déclaration interviennent alors qu’un profond mouvement de révolte traverse le Burkina Faso et que cette fois c’est l’opposition politique unie, une première dans ce pays, qui en a pris l’initiative. Au point que la population a manifesté massivement dans tout le pays ce 29 juin pour protester contre la mise en place du Sénat, s’opposer à toute tentative de modification de l’article 37 de la Constitution qui permettrait à Blaise Compaoré de se représenter aux prochaines présidentielles en 2015 et pour l’amélioration des conditions de vie des populations.
Quant à la vision du développement de son pays, il semble bien que Blaise Compaoré en ait plutôt une vision très restreinte puisque les retombées de la croissance, profitent essentiellement à son clan.