L’attribution du deuxième terminal à conteneurs d’Abidjan au groupe Bolloré n’en finit pas de faire des vagues... jusqu’au sein du gouvernement ivoirien.
Le ministre du Commerce, Jean-Louis Billon, s’y est publiquement opposé. Précisons que son frère est à la tête d’une entreprise qu’il a lui-même dirigée et qui était en concurrence avec Bolloré.
En 2004 déjà, en tant que président de la Chambre de commerce et d’industrie, il avait dénoncé les conditions dans lesquelles, en pleine guerre civile, Bolloré avait obtenu de gré à gré et de manière très avantageuse la gestion du premier terminal. Aujourd’hui, à un journaliste du Nouvel Observateur (5 juin) qui lui demande : « Vous dites que Bolloré s’est payé un monopole... Êtes-vous en train de parler de corruption ? », il lâche : « En 2004, quand je critiquais vivement le contrat sur le premier terminal, j’avais été approché par quelqu’un du groupe Bolloré. Cette personne m’avait fait des propositions pour que je révise ma position, mais je n’avais pas cédé. Je ne serais pas surpris si demain on me disait qu’il y a eu des problèmes de gouvernance dans l’attribution du deuxième terminal. »