Le 22 août, le Général congolais Norbert
Dabira a été mis en examen en France
pour « Crime contre l’Humanité ». Il est
suspecté d’être impliqué dans l’affaire des
« disparus du Beach », du nom d’un
embarcadère de Brazzaville, pour laquelle
une plainte a été déposée en France pour
arrestations arbitraires et disparitions
forcées, et dans laquelle Survie est partie
civile au côté d’autres associations.
Au
moins 350 personnes y furent enlevées en
1999, lors du retour de milliers de
réfugiés depuis le CongoKinshasa,
qui
avaient cru à la promesse de retour en
toute sécurité faite par Sassou Guesso,
victorieux de la guerre civile qui a
ensanglanté le Congo pour permettre son
retour au pouvoir, au plus grand profit
d’Elf puis de Total.
Alors que l’instruction
judiciaire a été ouverte il y a déjà 11 ans,
cette mise en examen est une bonne
nouvelle dans la lutte contre l’impunité, à
mettre à l’actif du nouveau pôle « crimes
contre l’humanité » du Tribunal de
grande instance de Paris.
On peut
cependant craindre que le présumé
criminel n’échappe à la justice : arrêté à
l’occasion d’un séjour dans sa résidence
en région parisienne, il a été relâché après
la notification de sa mise en examen, sans
obligation de rester sur le territoire
français (Jeune Afrique, 22 août).
Pendant que la justice française fait un
pas, ce dignitaire du régime congolais a
déjà repris l’avion... Quant à Sassou
N’Guesso, visé aussi par la plainte, il
séjourne en France sans s’inquiéter,
jusque dans les salons de l’Elysée, comme
en avril dernier.