Survie

Tour de chauffe à Bamako avant le sommet de Paris

rédigé le 1er octobre 2013 (mis en ligne le 7 octobre 2013) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

La cérémonie d’investiture du président
malien IBK qui s’est tenue le 19
septembre à Bamako a rassemblé une
vingtaine de chefs d’État, dont le
Président François Hollande, désormais
coutumier des cérémonies où il est le
seul chef d’État européen à s’afficher
aux côtés des Déby, Bongo, Faure
Gnassingbé, Sassou, Compaoré, Obiang
comme il l’avait déjà fait à l’occasion
du sommet de l’UA en mai dernier ou à
l’occasion de la remise du prix
Houphouët Boigny à l’UNESCO.

On
peut aisément voir dans le ballet
diplomatique de Bamako, où la France
a occupé une place centrale, un avant
goût du sommet sur la Sécurité
convoqué par les autorités française à
Paris les 6 et 7 décembre prochain, le
premier « Sommet France Afrique » de
l’ère Hollande.

Parmi les faits politiques qui ont
marqué cette cérémonie, on notera
l’absence du chef d’Etat mauritanien, sur
fond de contentieux sur la sécurisation
de la frontière malino-mauritanienne,
la
présence remarquée du Roi du Maroc
(supposée marquer la volonté marocaine
de diminuer l’influence de l’Algérie
dans cette région) et l’attention toute
particulière dont a bénéficié le président
du Tchad, chaleureusement remercié par
le président malien, acclamé par le
public et salué par François Hollande à
l’occasion d’une conférence de presse
réunissant les trois chefs d’État.

La relégitimation du régime Déby et
d’autres dictateurs africains « amis de la
France
 », conséquence importante de la
guerre menée par la France au Mali,
connaît là une nouvelle étape. Le
Président IBK, en rendant une visite
remarquée N’Djamena le 26 août
(premier déplacement à l’étranger, avant
même son investiture), puis à d’autres
chefs d’État voisins (dont le burkinabé
Compaoré et le togolais Faure
Gnassingbé) avait apporté sa
« contribution ».

Ce processus se
renforce avec l’aggravation de la
situation en Centrafrique et la recherche
par la France de forces supplétives et
de médiateurs sous régionaux. D’après
Jeune Afrique, un « mini-sommet
improvisé
 », aurait réuni, en marge de
la cérémonie de Bamako, Hollande,
Déby, Bongo et Sassou sur le cas
centrafricain.

C’est bien connu, si tu veux la paix,
recrute des chefs de guerre...

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 228 - octobre 2013
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