Survie

À quand un procès pour la guerre au Libéria ?

rédigé le 2 novembre 2013 (mis en ligne le 13 novembre 2013) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Charles Taylor a donc été condamné par
le Tribunal Spécial pour la Sierra Leone
pour son soutien au Front révolutionnaire
uni (RUF), dans l’une des pires guerres
civiles du continent. On notera que Blaise
Compaoré, « l’homme de paix » des
puissances occidentales, a plusieurs fois
été cité au cours de ce procès marathon,
pour sa complicité dans la livraison
d’armes au RUF.

En réalité, le RUF n’était
qu’une filiale du NFPL (National Patriotic
Front of Liberia) créée par Charles Taylor
en Sierra Leone alors qu’il est luimême
directement à l’origine de la guerre au
Libéria.

Pourtant aucun procès ne s’est ouvert, ni au Libéria ni sous l’égide de la justice
internationale, en ce qui concerne cette
autre guerre civile de la fin des années 90
dont le nombre de morts est estimé à
environ 250 000, sans compter les viols et
les enrôlements massifs d’enfants soldats.

Une commission vérité et justice a
travaillé pendant 3 ans et produit un
volumineux rapport. Elle demandait que
l’on juge les criminels de guerre qui
n’étaient pas venus faire amende
honorable devant la commission et qu’une
centaine de personnalités soient
sanctionnées, dont la présidente actuelle
Ellen Johnson Sirleaf, qui a pourtant reçu,
depuis, le prix Nobel de la paix en 2011.

Est-ce
pour éviter que la France, qui est
un des bailleurs de la justice
internationale, ne soit indexée pour son
soutien à cette guerre ? Le rapport de la
commission note en effet que la France et
la Côte d’Ivoire étaient les meilleurs
alliées de Charles Taylor dans la région,
sans parler des entrepreneurs français qui
selon Charles Taylor lui-même
« sont
venus nous voir avant les autres
 ».

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 229 - novembre 2013
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