Le 11 octobre 2013, le commissaire européen au commerce, Karel de Gucht, a
présenté l’état d’avancement des
négociations sur les APE (« accords de
partenariat économique », c’est-à-dire
de
libre-échange
entre l’Union européenne et
les pays dits ACP : Afrique, Caraïbes,
Pacifique) lors de la réunion du comité
ministériel conjoint UE/ACP sur le
commerce.
Alors que les négociations
sont en cours depuis 2007 et que de
nombreuses critiques émanent de la
société civile et de certains dirigeants des
pays ACP, le commissaire a pris soin de
dédramatiser la situation : selon lui,
aucune raison d’être pessimiste.
En effet,
du point de vue de la Commission
européenne, tout va pour le mieux dans
les pays qui mettent déjà en œuvre un
accord intérimaire (nouveaux
investissements et « business relations »
sont au rendez-vous)
et pour ceux dans
lesquels les négociations sont toujours en
cours, des progrès auraient été faits et
l’ultimatum posé aux pays ACP a été
repoussé au 1er octobre 2014 (au lieu du
1er janvier 2014).
La Commission semble
se réjouir que la plupart des questions
techniques relatives aux APE ait été
réglée, et que seule subsiste une
« poignée » de questions politiques plus
sensibles. Comme à son habitude, elle
essaie de faire croire que le dossier est
principalement technique, comme le
serait l’équation libre-échange = croissance = développement, et que les
débats et décisions politiques sont certes
nécessaires, mais secondaires : juste une
dernière étape avant la conclusion des
négociations. Finalement il ne manquerait
qu’un peu de volonté politique pour faire
aboutir ces accords…
Quand la
Commission fait fi de toutes les critiques
de fond, et ne respecte la volonté
politique qu’à la condition qu’elle aille
dans son sens, il y a au contraire des
raisons d’être pessimiste…