Le 1er octobre, lors de son audition par
la Commission des affaires étrangères
de l’Assemblée nationale, Laurent
Fabius a refusé d’être aussi
« désobligeant » que le député Noël
Mamère concernant Idriss Déby.
Fabius :
« La République centrafricaine
est entourée de pays comme le Tchad, le
Cameroun, le Soudan. Si une situation
de non-droit
s’enkyste là-bas,
c’est
l’ensemble de cette partie de l’Afrique
qui risque d’être contaminée... »
Mamère :
« Il y a des milices en
Centrafrique, qui sont sauvages,
brutales. Ce sont pour la plupart des
milices tchadiennes. La Tchad qui est
dirigé par une crapule, qui s’appelle
Idriss Déby, qui torture, qui liquide ses
opposants, et dont nous sommes
aujourd’hui une sorte d’obligé, à cause
de notre intervention au Mali, puisque
nous avons fait appel aux troupes
tchadiennes, qui sont les seules à savoir
mener une guerre dans le désert, par
rapport aux autres armées africaines,
s’il existe d’autres armées africaines à
part celle du Nigéria. »
Fabius :
« Je ne reprendrai pas à mon
compte les termes désobligeants que
vous avez utilisés à propos du président
du Tchad. Les Tchadiens se sont battus
au Mali avec beaucoup de courage, et y
ont laissé nombre des leurs. Et puis,
évitons les présentations schématiques :
nos relations ne peuvent pas être
qualifiées ainsi ! »
Le courage des troufions tchadiens
brandi pour défendre l’image de leur
dictateur : ça n’est plus schématique,
c’est hautement caricatural.