La libération des 4 otages français, le 29 octobre dernier, met en porte-à-faux la politique française dans la région sahélienne.
Tout d’abord, une rançon a été versée. Selon Le Monde, l’argent provient des fonds secrets alloués aux services de renseignement (30/10/2013). Lefigaro.fr (31/10/2013), J.D. Merchet (spécialiste des questions de défense) et P. Airault du journal L’Opinion (30/10/2013) pointent plutôt vers Vinci et Areva. Ce que met en relief l’affirmation de Fabius affirmant qu’aucun argent public n’a été versé.
En outre, l’homme-clé des négociations côté nigérien, Mohamed Akotey, est le président du Conseil d’Administration d’une filiale d’Areva au Niger... Touareg du clan des Ifoghas, il a activé ses réseaux pour obtenir la libération des otages.
Selon Libération (15/09/2013) et Serge Daniel, correspondant de RFI à Bamako (29/10/2013), les otages étaient d’ailleurs détenus par des Touaregs Ifoghas maliens du groupe touareg islamiste Ansar Dine allié d’AQMI. Pour mémoire, ce groupe avait lancé l’offensive vers le Sud en janvier dernier provoquant l’intervention militaire française au Nord du Mali. C’est avec leur chef, Iyad Ag Ghali, que se sont déroulées les négociations.
La France a donc versé de l’argent à son ancien ennemi, mais quelle autre garantie a-t-il obtenu pour lui-même et son mouvement ? En effet, fin septembre, des officiers et des hommes en armes d’Ansar Dine se sont réinstallés à Kidal. Parallèlement, le gouvernement malien a abandonné les poursuites contre une vingtaine d’hommes de ce mouvement et trois de ses personnalités vont même être candidates à la députation dans la région de Kidal sous les couleurs du parti présidentiel...
Alors qu’au Mali, beaucoup de voix reprochent à IBK, le nouveau président, de trop céder aux pressions françaises de clémence vis-à-vis des Touaregs, il a annoncé lors des Assises de la Réconciliation nationale que « d’autres détenus des groupes armés seront libérés s’il le faut » (Xinhua, 01/11/2013)...