Craignant que ne soient signées dans la
précipitation de nouvelles conventions
minières avec Areva engageant le pays
pour les dix prochaines années, l’ONG
Oxfam et le ROTAB, branche nigérienne
de la campagne « Publiez ce que vous
payez », viennent de sortir un rapport
intitulé « Niger : à qui profite
l’uranium ? »
Ce dernier rappelle
notamment que sur les 40 dernières
années, seule 13% de la valeur de
l’uranium exporté serait revenue à l’Etat
nigérien. Encore aujourd’hui, la firme
française bénéficie de divers avantages
fiscaux et d’une clause de stabilité qui lui
permet d’échapper aux exigences des
nouvelles lois minières si cellesci lui
sont plus défavorables que les anciennes !
Des fonctionnaires nigériens s’étonnent
aussi d’une forte augmentation des
charges déclarées par les filiales d’Areva,
qui réduisent d’autant les bénéfices et les
dividendes reversés au Niger. Bien sûr,
Areva conteste cet état des lieux et
affirme que 70% de la valeur de
l’uranium revient au Niger. Mais quand
un audit est réalisé (par Bearing Point), il
reste confidentiel malgré les demandes de
publication formulées par Oxfam...
Aussi
confidentielles
que
les
renégociations en cours. « Dans
l’administration nigérienne, rapporte le
document, certains regrettent que les
phases finales des négociations se fassent
au plus haut niveau, à Paris, sans
techniciens : "on est dans l’extra-juridique, l’extra-comptable, l’extra-fiscal" », selon un représentant de
l’administration nigérienne.
Ce « haut
niveau » concerne-t-il Pascal Canfin, qui
avait déclaré en septembre que la France
devait se montrer « exemplaire » dans la
négociation de nouveaux contrats
d’Areva ? Rappelons en effet que les
capitaux de l’entreprise sont encore
publics à plus de 80%...