La thèse du coup tordu françafricain ne cesse de gagner en crédibilité concernant le bombardement de Bouaké qui avait servi de prétexte à la meurtrière intervention française en Côte d’Ivoire en novembre 2004.
On apprend ainsi (Jeune Afrique 27/10) que l’ancien chef d’Etat-major des armées, le général Bentegeat, affirme n’avoir participé à aucun conseil restreint, lequel doit se réunir en cas de crise à l’Elysée. « Comment concevoir que, dans une telle situation de crise, aucune cellule dédiée ne se soit réunie à l’Elysée si, comme l’affirme [le général] Beth, la Constitution (et le bon sens) l’exigent ? Et si ce conseil restreint a bien eu lieu, pourquoi Bentegeat en a-t-il été tenu à l’écart ? » s’interroge le journaliste.
Celui-ci rapporte aussi un changement de version dans les déclarations des militaires français qui s’étaient « égarés » à proximité de la résidence personnelle de Laurent Gbagbo, alors que bruissaient à Abidjan comme à Paris des rumeurs de tentative de coup d’Etat. D’une « erreur de GPS », on est passé devant la justice à l’erreur d’un mystérieux « guide » présent dans les blindés français.
Pourrait-il s’agir d’un certain Mathias Doué, alors chef d’Etat-major ivoirien, que certains témoins affirment avoir vu dans l’un des blindés, et qui fut par la suite limogé et exilé ? (Jeune Afrique, 11/08). Par ailleurs, le colonel Destremeau qui commandait à l’époque la colonne de blindés, confirme qu’il avait ordre d’aller à l’hôtel Ivoire, quand l’ancienne ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, avait prétendu, elle – sous serment qu’il s’agissait de protéger l’ambassade de France, voisine de la résidence présidentielle…