Depuis le lundi 20 janvier dernier, Catherine Samba-Panza a été élue présidente par le Conseil National de Transition. Elle dispose d’une année pour rétablir le calme et le dialogue intercommunautaire dans le pays, mais aussi pour organiser une élection présidentielle prévue pour février 2015, à laquelle elle ne pourra pas se présenter. Mais les traditionnels prétendants, plutôt discrets jusqu’ici, seront de la partie.
Parmi eux, Martin Ziguélé, ancien Premier Ministre du défunt Ange Félix Patassé et président du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC), risque fort d’obtenir le soutien discret mais solide de la France.
Déjà, lors des élections présidentielles de 2011, il arrive en seconde position face à François Bozizé. Il forme alors avec les autres candidats le Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections de janvier 2011 (FARE). Ce mouvement qui n’a jamais atteint son objectif a été dissout en octobre dernier par son porte parole, Nicolas Tiangaye, proche de Ziguélé et Premier Ministre du précédent président de transition Michel Djotodia, jusqu’en décembre 2013.
Lors de la formation du gouvernement de Tiangaye, il s’est bien gardé de négocier un portefeuille ministériel afin de ne pas être associé à la crise que subit le pays. Ziguélé est proche du gouvernement français et il ne s’en cache pas : le MLPC est d’ailleurs l’unique parti centrafricain membre de l’Internationale Socialiste !
Lors du Congrès du Parti Socialiste d’octobre 2012 à Toulouse, Ziguélé fut même invité à la tribune pour adresser ses « sincères et amicales félicitations pour le changement qui vient de s’opérer en France, par l’élection de notre camarade François Hollande à la tête de l’état Français. Que le camarade François Hollande trouve ici l’expression de notre profonde admiration, et de nos vœux de plein succès. » Ah... le camarade Hollande ! Touchante déclaration d’amitié ou habile manifestation d’intérêt commun ?
Car il va de soi que si Ziguélé remportait les prochaines élections, la France aurait sans aucun doute gagné une belle victoire, en se targuant du retour à la « démocratie » en RCA et du « succès » de l’opération Sangaris. Et en guise de récompense, la possibilité pour elle et ses grandes entreprises (Total, Areva, etc.) d’affirmer leur mainmise sur ce pays.