Survie

Paquet de Bali

rédigé le 3 février 2014 (mis en ligne le 11 février 2014) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Le 7 décembre, l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) a conclu une série d’accords, dite « paquet de Bali  », les premiers du genre depuis 1995.

La mesure phare concerne la facilitation des échanges commerciaux (c’est­-à-dire l’assouplissement des procédures douanières et la modernisation des appareils réglementaires et logistiques) qui s’appliquera à tous les Etats membres de l’OMC mais s’avèrera très coûteuse à mettre en place pour les pays les moins riches.

Les multinationales de l’import-export, elles, en sortiront gagnantes puisqu’elles verront leurs profits augmenter, sans pour autant contribuer financièrement à la mise en œuvre de cette mesure.

Mais c’est sur les questions agricoles que le cynisme de l’OMC et de ses membres les plus puissants est le plus flagrant. Les pays occidentaux conservent le droit de subventionner leur secteur agricole à hauteur de plusieurs centaines de milliards de dollars, mais les autres ont vu leurs revendications de souveraineté alimentaire balayées.

Une « clause de paix » a été consentie aux pays « en voie de développement », qui ont accepté ce compromis : cette clause stipule que les pays de cette catégorie qui soutiendront leur agriculture (notamment par des subventions, la constitution de stocks, la garantie de prix bas) ne seront pas poursuivis devant l’organe judiciaire de l’OMC pour dumping. Mais elle est en réalité très restrictive : elle ne concerne que des politiques agricoles déjà existantes, n’est valable que pendant 4 ans, et surtout a été conçue de façon à ne s’appliquer qu’au cas de l’Inde.

Confirmation est donc donnée par l’OMC que le droit à l’alimentation n’est pas universel. Excepté les pays occidentaux qui se le sont octroyés, à chaque pays de le mendier, si tant est que leurs dirigeants s’en soucient et aient assez de poids pour engager un bras de fer.

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