Certains contrats onusiens concernant le soutien logistique aux soldats de la Minusma au Mali, attribués par appels d’offre, avaient échappé aux entreprises françaises au profit des entreprises américaines (Blog Lignes de Défense, 12 septembre 2013). Qu’à cela ne tienne, la diplomatie française a fait le forcing auprès du secrétaire général de l’ONU qui vient d’attribuer « de gré à gré » cinq contrats de construction d’infrastructures dans le Nord du Mali, pour un montant de 34,7 millions d’euros, qui profiteront aux entreprises Thales et RazelBec.
Un « succès remporté par nos entreprises et l’opérateur public du ministère des Affaires étrangères, France Expertise Internationale » qui « s’inscrit dans le cadre de nos efforts en matière de diplomatie économique et des partenariats entre entreprises et pouvoirs publics », selon le ministère des Affaires étrangères. Selon les Echos (13 mars), « d’autres contrats pourraient suivre dans la logistique, l’approvisionnement en nourriture, l’alimentaire ou encore dans les carburants » car « la France cherche en toile de fond à optimiser "le taux de retour", explique le Quai d’Orsay. Elle veut retrouver, en contrats, les montants versés au titre de la contribution multilatérale » (contribution qui s’élève à 48 millions de dollars sur un budget annuel onusien de 260 millions).
Un nouvel exemple de « l’aide » française conçue comme une subvention déguisée à ses entreprises, qui prouve par ailleurs qu’on peut dans le même temps vanter « la bonne gouvernance » et se féliciter d’obtenir des contrats de gré à gré...