La résolution 2149 qui autorise le déploiement d’une force de l’ONU de 12000 hommes en Centrafrique est un « succès diplomatique » selon le Quai d’Orsay.
« Après des mois de négociations laborieuses, Paris a eu raison des réticences des Américains et des Britanniques, qui invoquaient de lourdes contraintes budgétaires mais aussi de l’Union africaine, qui exigeait de laisser ses 6 000 soldats faire leurs preuves », explique A. Geneste dans Le Monde (10/04).
« Dans les cartons du DPKO (département onusien du maintien de la paix), dirigé par le français Hervé Ladsous, cette mission avait cependant dû être mise en berne pour laisser l’Union africaine déployer une force dite de stabilisation, la Misca, et prouver son aptitude à se substituer à l’ONU dans son arrière-cour. La résolution 2149, élaborée et présentée par la France, met un terme à cette expérience éphémère, qui aura montré les limites d’une opération « 100 % africaine », constituée de 6000 troupes valeureuses, mais démunies de soutien logistique et étrangères aux contraintes du maintien de la paix », commente M. Picard dans Le Figaro (10/04).
Un nouvel exemple de l’hypocrisie des discours sur la nécessité de voir l’UA prendre la responsabilité des opérations de maintien de la paix en Afrique. Au lieu de travailler à lui fournir les moyens nécessaires à cet objectif, la diplomatie française la dessaisit, via l’ONU, du contrôle politique de l’opération, après qu’elle ait, comme au Mali précédemment, servi à légitimer le principe d’une intervention armée.