Il y a longtemps que la chronique hebdomadaire de Claude
Angeli dans le Canard Enchaîné paraît essentiellement
alimentée par les confidences d’officiers de l’armée française,
particulièrement du renseignement militaire.
Après tout
pourquoi pas, si l’esprit critique demeure et s’il l’on prend
garde à ne pas servir, malgré soi, de relai à la désinformation.
Mais toute pudeur paraît abandonnée dans le numéro du
28 mai : on y apprend que si « la France patauge en Afrique »,
c’est surtout la faute des autres pays européens qui ne suivent
pas la France, de l’incompétence ou de la corruption des
dirigeants des pays africains, de l’incompréhension des
politiques français, mais pas des militaires. D’ailleurs, les
pauvres, leur logistique sur le terrain (« des blindés, parfois
vétustes qui tombent en panne, des pièces de rechange
absentes, des soldes et des primes versées avec retard ») est
« à l’avenant du budget des armées ».
Curieux article qui fait
écho aux complaintes des plus hauts officiers menaçant de
démissionner si Hollande revenait sur la promesse de
sanctuarisation de leur budget et qui passe sous silence la
réalité du budget de la Défense. Et qu’importe si la France a le
premier budget militaire en Europe devant le Royaume-Uni.
Certes les trouffions peuvent faire les frais des choix
budgétaires, mais les investissements dans la technologie de
pointe ou le simple maintien de l’arme atomique mobilisent
des sommes colossales, de même que les nombreuses
interventions de la France dans son pré-carré.
Il paraît qu’en
1915, le Canard enchaîné était né sous le signe de
l’antimilitarisme…