Les rebondissements se multiplient ces dernières semaines au sujet des « affaires » de Michel Tomi, empereur des jeux en Afrique, qualifié de dernier « parrain des parrains » par certains policiers.
Le président malien IBK avait annoncé son intention de porter plainte après les premières révélations du Monde (cf. Billets n° 234, avril 2014) sur ses liens étroits avec Tomi. Il n’en fera finalement rien. Quant à l’homme d’affaires corse, que les enquêteurs « suspectent entre autres d’avoir été un peu trop généreux avec le président malien (en vêtements, chambres d’hôtel, jets privés...) », il a été mis en examen le 20 juin, ainsi que certains de ses proches. « Parmi eux : Frédéric Gallois, ex-commandant du GIGN passé dans le privé, et dont Gallice Group, la société de sécurité qu’il codirige, multiplie les prestations dans les États en crise : Irak, Centrafrique, Mali... ».
Tomi est accusé d’avoir payé les 150 000 euros de contrats avec Gallice Group pour former la protection rapprochée d’IBK. Détail croustillant, c’est Bernard Squarcini, ancien responsable de la DCRI sous Nicolas Sarkozy, qui a mis en relation Frédéric Gallois et Michel Tomi, dont il est proche… Pour sa défense, et celle de son « ami », Squarcini avance : « Michel Tomi, c’est quelqu’un qui connaît mieux que quiconque les dessous de l’Afrique et qui a un relationnel particulier aux chefs d’Etat avec lesquels la France doit opérer… Il travaille pour le drapeau. (…) Il rend des services au pays. Alors ou on fait de la realpolitik, ou on n’en fait pas. » (L’Express, 04/06) On ne va quand même pas chercher des noises au parrain supposé de la pègre si les pots de vins versés à des chefs d’Etats africains bénéficient aux entreprises françaises, surtout celles des barbouzes !