Au Cameroun, les caprices de l’équipe
nationale refusant d’embarquer dans
l’avion pour le Brésil afin d’exiger une
meilleure rémunération ont choqué les
prétendus patriotes, qui n’ont pas su voir
que les champions du ballon rond ne
faisaient qu’imiter les dirigeants et leurs
complices, en pillant le plus possible.
Mais impossible de rechercher la
responsabilité à la tête de l’État :
140 hauts fonctionnaires avaient
embarqué à leur tour pour le Brésil pour
aller suivre la coupe de foot aux frais du
bas peuple, soit tout de même 3,8 millions
d’euros selon le quotidien camerounais Le
Jour qui a révélé l’affaire
(acteurspublics.com, 20/06). Cette
étrange délégation sportive, composée
principalement de fonctionnaires des
services de la présidence de la
République, de la Primature, du ministère
de la Défense et de la délégation générale
à la sûreté nationale, n’a pas permis à
l’équipe nationale d’éviter 3 défaites et
d’être disqualifiée.
Comme ce scandale de
l’élimination attise la fureur de son peuple
et l’inquiète, le dictateur Paul Biya a
décidé de réagir fermement : il a ordonné
au Premier ministre « de lui soumettre
dans un délai d’un mois le résultat de ses
investigations sur les causes » de cette
débâcle, selon un communiqué du palais,
qui précise que cette enquête devra se
conclure par des
« propositions en vue
d’une restructuration
profonde et urgente
du football
camerounais »
(France 24, 26/06).
En fixant toujours un
objectif de
« l’émergence » du
pays en 2035, Paul
Biya se fixe les
urgences qu’il peut.