Nous apprenons avec tristesse la disparition, le 22 août, de Jean-Franklin
Narodetzki.
Né à la politique au sein des "enragés de Nanterre" en 1968, il resta toujours fidèle à la
pensée libertaire. En 1975 il publie, sous le nom de Jean Franklin, Le discours du pouvoir
(UGE 10/18). Psychanalyste, il partit en décembre 1992 dans un hôpital de Sarajevo
assiégée. Son témoignage, dérangeant par sa critique féroce de l’hypocrisie humanitaire,
Nuits serbes et brouillards occidentaux. Introduction à la complicité du génocide, fut
publié en 1999 par L’Esprit Frappeur. Il contribua à l’ouvrage collectif dirigé par
Catherine Coquio, Des crimes contre l’humanité dans la République Française 1990-2002
(L’Harmattan, 2006). Il s’était récemment rapproché de la revue La Nuit Rwandaise
et de l’association Survie, dont les travaux sur le génocide des Tutsi du Rwanda entraient
en résonance avec son analyse sur la Bosnie, lorsqu’il a été frappé par un mal mortel, qui
ne lui a pas laissé de temps pour le dernier combat qu’il voulait mener.