Courant octobre, Macky Sall a nommé
le franco-sénégalais
Fodé Sylla
« ambassadeur itinérant du Sénégal »,
avec comme mission de promouvoir et
mobiliser des fonds dans le cadre du
nouveau Plan Sénégal Emergent 2014-2018.
Selon Le Parisien (18/10), « le
président sénégalais entend ainsi
s’attacher les talents de négociateur du
francosénégalais,
son entregent ainsi que
son immense carnet d’adresses ».
Il a
frappé à la bonne porte ! Homme aux
multiples casquettes et réseaux, Fodé
Sylla a été Président de SOS Racisme de
1992 à 1999, impliqué dans un scandale
d’emplois fictifs de la sulfureuse mutuelle
étudiante MNEF, et a utilisé son mandat
d’eurodéputé de 1999 à 2004 pour
soutenir les pires régimes africains, dont
celui d’Eyadéma au Togo (Cf. Billets
n°115, juin 2003).
Il a servi dans les
hautes instances d’Areva, notamment en
tant que chargé de mission pour le
développement économique et social de
l’Afrique, et n’hésitant pas à mélanger les
genres, il a conduit en parallèle en 2009
une mission auprès du ministère français
de l’Écologie visant à « entretenir les
contacts avec les ministres africains de
l’environnement » en vue de la
conférence de l’ONU sur le climat à
Copenhague.
Aujourd’hui, dans sa nouvelle mission, il
se dit prêt à aller « parler à qui de droit »
et à mettre ses compétences au service du
développement et de la croissance
économique du Sénégal.
Du Sénégal
seulement ? Peu après sa nomination il
confiait au site www.afrik.com (22/10) :
« aujourd’hui, on sait tous que les pays
émergents, les pays asiatiques,
notamment Chine, Inde, Brésil, viennent
chercher des marchés en Afrique et
recruter des gens en Afrique. Ils mettent
la France dans une position délicate, car
elle n’est plus le seul pays à s’intéresser à
l’Afrique. D’où la nécessité d’inventer
des mécanismes de rapports économiques
qui ne soient plus paternalistes ou du
"moi je t’aime moi non plus" ».
Ses amis
français apprécieront.