Les relations diplomatiques entre la
France et le Maroc n’étaient pas au plus
haut depuis la convocation d’Abdellatif
Hammouchi, patron du contreespionnage
marocain, par la justice française dans le
cadre de plusieurs plaintes pour
« complicité de torture ».
L’audition de
Hammouchi (distingué au rang de
Chevalier dans l’ordre national de la
légion d’honneur par Nicolas Sarkozy)
avait été demandée par l’ACAT (Action
des Chrétiens pour l’abolition de la
torture) et celui-ci
avait été cueilli par les
forces de l’ordre en pleine conférence de
presse à Neuilly sur Seine en février
dernier.
Laurent Fabius, le ministre de la
« diplomatie économique » avait aussitôt
déploré des « dysfonctionnements », tout
en soulignant bien sûr l’indépendance de
la justice. Hollande s’était également
fendu d’un appel pour s’excuser auprès
du roi du Maroc.
Il vient de réitérer
publiquement à l’occasion de
l’inauguration d’une exposition à
l’Institut du monde arabe, et alors que la
diplomatie marocaine affiche
ostensiblement un rapprochement avec
l’Espagne : « Je veux maintenir des
relations de confiance et dépasser toutes
les difficultés qui peuvent parfois surgir,
parce que nous avons besoin l’un de
l’autre, le Maroc de la France et la
France du Maroc », a-t-il
expliqué,
affirmant qu’il « veillerait
personnellement » à ce que les relations
franco-marocaines
« puissent être
amplifiées, consolidées et si c’était
nécessaire relancées ».
Voilà qui devrait
rassurer les actionnaires de quelques
firmes comme (par ordre alphabétique)
Accor, Alstom, Banque populaire,
Renault, BNPParibas,
Suez, Thalès, ou
Total… mais pas les détenus du centre de
détention officieux de Témara où les
services de M. Hammouchi pratiquent la
torture à tour de bras, si l’on en croit les
rapports de plusieurs ONG dont Amnesty
International.