Dans sa dernière série « Archive
d’Afrique » consacrée aux « grands
hommes » de l’Afrique, le journaliste de
RFI dresse un étrange portrait du général
putschiste nigérien Ibrahim Barré
Maïnassara, qui avait pris le pouvoir en
1996 à la faveur d’un blocage
institutionnel. Honnête, travailleur,
soucieux des plus démunis… le
journaliste ne tarit pas d’éloges sur celui
qui a pourtant pratiqué plusieurs hold-up
électoraux et réprimé les mobilisations de
tous ceux, majoritaires, qui ne se
résignaient pas à la confiscation de la
démocratie. Pas un mot non plus sur les
manœuvres de la diplomatie française
pour faire avaliser la prise de pouvoir de
ce « protégé de Foccart, affilié à la
Grande Loge nationale de France
(GLNF) » (loge maçonnique très prisée
des chefs d’Etat françafricains), qui « a
commandé la Garde présidentielle sous
l’ex-dictature militaire » et « était en
contact étroit avec l’État-major
français. Ancien attaché militaire à
Paris, il venait d’y achever un stage au
Collège interarmes de défense » avant de
prendre le pouvoir par un coup d’Etat
(F.X. Verschave, Noir Silence, p. 320)…