C’est le 11 novembre que Les Echos ont rapporté l’appréciation de Bercy quant au coût du militarisme français. Les 2,2 milliards de coupes budgétaires supplémentaires présentées par le projet de loi de finances rectificative viseraient ainsi à « compenser le dérapage de certains budgets sous-dotés. Parmi eux, figure en tête le budget des opérations extérieures de la Défense ». La date comme le contenu de ces déclarations a fortement déplu au ministre de la Défense qui a aussitôt réaffirmé la doctrine des militaires selon laquelle « les opérations extérieures de nos armées sont un investissement de la Nation pour sa sécurité, la défense de ses valeurs et de ses responsabilités dans le monde ».
Il a aussi rappelé, à raison cette fois, qu’il ne s’agissait pas d’une dérive, puisque c’est de manière tout à fait délibérée que le budget prévisionnel du « surcoût » dû aux opérations extérieures est sous-évalué : 450 millions prévus pour plus d’un milliard réellement dépensé. Comme on l’a déjà rapporté ici (cf. Billets n°238, septembre 2014), cette technique permet en effet de faire éponger le dépassement par un financement interministériel (« les réserves de précaution »). Tout bénéf pour les militaires…