Survie

Lévy Yakété, suite et fin... opportune

rédigé le 30 novembre 2014 (mis en ligne le 16 décembre 2014) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Début mai 2014, le Comité des sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies plaçait Lévy Yakété sur sa liste noire (entraînant un gel de ses avoirs et une interdiction de voyager) pour son implication dans la coordination de milices anti-balaka pro-Bozizé, responsables d’exactions en Centrafrique (RFI, 10/05). Ces accusations pouvant relever d’une action en justice, L’association Survie avait donc interpellé les parlementaires durant l’été afin que ceux-ci demandent au ministre de l’Intérieur si la présence de Lévy Yakété sur le territoire français était avérée, puisqu’il y avait visiblement trouvé refuge à partir d’octobre 2013 (RFI, 11/05/2014 ; cf. Billets n°238, septembre 2014). Le 16 septembre, le député François de Rugy (EELV) a déposé une question écrite en ce sens, à laquelle le ministre n’a pas encore répondu.

Mais la réponse est venue d’elle-même  : mi-novembre, Lévy Yakété est mort, en France, d’un accident de voiture (RFI, 17/11)… Mais cette réponse amène deux autres questions à adresser aux autorités : Puisque Lévy Yakété était présent depuis des mois en France, pays dont les autorités sont censées lutter contre les milices anti-balaka, pourquoi des poursuites n’avaient-elles pas été intentées à son encontre ? Quelles sont les circonstances exactes de cet accident, qui peut être opportun pour certains acteurs de la crise centrafricaine ?

Cette mort coïncide en effet avec une série de coups durs contre le clan Bozizé. Ainsi, l’Etat centrafricain a déposé une plainte à Paris début novembre contre François Bozizé concernant des « biens mal acquis » et des détournements de fonds (RFI, 14/11). Son fils Jean-Francis Bozizé venait de voir, le 29 octobre, ses comptes en France gelés pour 6 mois par le ministère des Finances après avoir « été interpellé au mois de septembre en France, au retour d’un séjour à Brazzaville, avec une liste impressionnante d’armes qu’il aurait eu l’intention d’acheter », dans le but de renverser les autorités de transition. « Quatre autres personnes, toutes liées à ce projet présumé de coup d’État, ont vu leurs comptes gelés. Parmi eux, deux fils de Jean-Roger Oueifio, le demi-frère de Bozizé père, et Éric Banboy, l’ancien directeur de sa garde rapprochée » (Jeuneafrique.com, 14/11).

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 241 - décembre 2014
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