L’Italie et la France sont les deux
premiers pays européens à recevoir le
nouveau chef de l’Etat égyptien en
visite officielle.
Le Président français a,
à cette occasion, affirmé que son pays et
l’Egypte étaient « liés par une commune
appréciation de ce que peut être
l’équilibre du monde » et a souhaité
« que le processus de transition
démocratique réussisse ». Il faut dire
qu’il est bien parti : Al-Sissi
s’est déjà
illustré par le massacre de plusieurs
centaines de militants pro-Morsi,
par la
condamnation à mort de quelques
centaines d’autres au terme de procès
expéditifs qualifiés de « sans précédent
dans l’histoire récente » par l’ONU, par
l’emprisonnement (et bien sûr la torture)
de plusieurs milliers d’autres, y compris
des mineurs. Sans parler de la
répression, au nom de la « lutte contre
le terrorisme », de journalistes ou de
toute forme de contestation.
Des
broutilles au regard des réelles
préoccupations du gouvernement
français. L’Egypte a en effet déjà acquis
quatre corvettes DCNS et laisse
entendre qu’elle pourrait s’équiper de
24 avions Rafales… Argument
imparable, auquel s’ajoutent les
perspectives de nouveaux marchés que
la délégation égyptienne a fait miroiter
aux entreprises du Medef-International,
pour le programme de grands travaux
qu’elle entend mettre en œuvre avec les
fonds issus de la prochaine conférence
des « donateurs ». Autre préoccupation
française : la Libye, où les Egyptiens
interviennent déjà militairement de
manière officieuse, et où le ministre de
la Défense n’a pas exclu d’envoyer les
forces françaises à l’avenir, sous une
forme ou sous une autre.