Dans la suite de son discours, le président français tente aussi de surfer sur le succès de l’insurrection burkinabè.
« La francophonie, elle est soucieuse des règles de la démocratie, de la liberté du vote, du respect des ordres constitutionnels et de l’aspiration des peuples, de tous les peuples, à des élections libres. (…) Là où les règles constitutionnelles sont malmenées, là où la liberté est bafouée, là où l’alternance est empêchée, j’affirme ici que les citoyens de ces pays sauront toujours trouver dans l’espace francophone le soutien nécessaire pour faire prévaloir la justice, le droit et la démocratie ».
Lors de la conférence de presse finale, il s’est défendu de vouloir « donner des leçons au nom de je ne sais quelle prétention » tout en précisant sa pensée. Ne sont visés que ceux qui voudraient « à quelques jours d’un scrutin, (...) changer l’ordre constitutionnel ». (Suivez mon regard au Congo-Brazzaville…). Pour ceux qui ont déjà tripatouillé la constitution plusieurs années auparavant, comme au Togo ou au Tchad, pas de soucis en revanche. Quant au soutien promis « aux citoyens de ces pays » où « l’alternance est empêchée », il se voyait contrebalancé dans le même discours par « la nécessité d’une solidarité sur le terrain sécuritaire ». L’art de la synthèse, si souvent prêté à François Hollande...
Le ministre français de la Défense s’est chargé de traduire : pour les pays qui collaborent avec la France dans la guerre contre le terrorisme, fussent-ils des dictatures, « la priorité est aujourd’hui sécuritaire » (cf. pages 8-9).