Pour Noël, le vieux dictateur Paul Biya a
offert aux Camerounais une loi scélérate :
il a promulgué le 23 décembre la loi antiterroriste
qu’un parlement à ses ordres avait
votée au début du mois.
Ce texte, qui a
pour seul mérite de fédérer un peu
l’opposition politique et civile tant il les
menace, promet arbitrairement la peine de
mort pour les motifs les plus fantasques.
Les contrepouvoirs,
déjà bien peu effectifs
au Cameroun, sont maintenant tous
potentiellement hors la loi. Cet incroyable
recul des libertés publiques n’émeut pas la
diplomatie française : lors du point presse
du 29 décembre, suite à des attaques de
groupes armés dans l’extrême nord du
pays, le porte-parole
du Quai d’Orsay
expliquait que la France « [saluait] la
mobilisation des autorités camerounaises
en réponse à ces attaques et les
assur[aient] à nouveau de [leur] solidarité
dans la lutte contre le terrorisme ».