Survie

Les armes israéliennes du génocide des Tutsis

rédigé le 1er février 2015 (mis en ligne le 25 février 2015) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Yair Auron est un historien israélien spécialiste
de l’Holocauste et de l’étude des génocides.
Il s’intéresse tout particulièrement au
positionnement de l’État d’Israël vis-à-vis
des génocides des autres peuples et dénonce
les livraisons d’armes de son pays aux forces
génocidaires du Rwanda en 1994 et de la
Serbie de Milosevic.

En janvier 2015, il a porté devant les tribunaux
de son pays, avec d’autres citoyens, une
demande d’ouverture des archives concernant
les livraisons d’armes au régime qui commettait
le génocide des Tutsis. Cette procédure est
rendue possible par la Freedom of Information
Law (loi sur la liberté d’information)
israélienne. Le tribunal a rejeté cette demande,
sur la base de l’argumentation de l’État, qui
a mis en avant des risques pour la sécurité
du pays. Lors de l’audience Yair Auron a
pointé la responsabilité de Yitzhak Rabin,
alors Premier ministre et ministre de la
Défense, et de Shimon Peres, ministre des
Affaires étrangères. Selon lui « les armes
n’auraient pas pu être expédiées de l’aéroport
international Ben-Gurion
sans leur
autorisation
 », alors même que le pays se
targue d’être le premier à avoir envoyé un
hôpital de campagne pour soigner les survivants
en 1994.

La démarche rappelle l’exigence similaire de
déclassification des archives françaises sur
cette période, portée par Survie et d’autres
citoyens, et que les autorités refusent jusqu’à
présent de satisfaire .

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Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 243 - février 2015
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