Mobilisation populaire inédite au
Burundi, à l’occasion de la libération du
journaliste Bob Rugurika, qui avait été
incarcéré un mois auparavant pour
« complicité d’assassinat » de trois
religieuses italiennes en septembre 2014.
Il avait en réalité diffusé les aveux d’un
homme qui se présentait comme l’un des
assassins, et qui mettait en cause de
hauts responsables des services
burundais. Des dizaines de milliers de
personnes se sont rassemblées pour fêter
son retour à Bujumbura et braver le
pouvoir qui avait interdit toute
manifestation. C’est que le cas Rugurika
est venu cristalliser les oppositions à la
volonté du président Nkurunziza de
passer en force pour briguer un troisième
mandat. Une opposition qui se manifeste
désormais jusqu’au sein du régime. Ainsi,
quelques jours plus tôt, le patron des
services secrets, le général Godefroid
Niyombare, a été limogé pour avoir
« écrit au président burundais en lui
déconseillant de briguer un troisième
mandat, au risque de plonger ce pays
dans le chaos, selon des sources
concordantes » (Rfi.fr, 19/02).