En République Démocratique du Congo, le pouvoir s’enfonce dans la répression. Après avoir maté dans le sang les protestations contre le passage en force de l’Assemblée (acquise au dictateur Kabila) sur la loi électorale fin janvier (cf. Billets n°243, février 2015), les forces de sécurité sont intervenues mi mars pour empêcher la tenue d’une conférence de presse sur le lancement de la plate-forme citoyenne FILIMBI, destinée à encourager la participation des jeunes au débat politique. Les sbires du régime ont arrêté puis expulsé des militants des mouvements sénégalais « Y en a marre » et burkinabè « le Balai citoyen » venus soutenir l’initiative, et même retenu quelques heures des journalistes congolais de la BBC et un Américain de l’agence d’aide au développement des USA, laquelle soutenait l’événement. Fin mars, un nombre inconnu de militants congolais sont toujours tenus au secret par l’Agence nationale des renseignements (ANR) qui les accuse d’avoir voulu préparer une insurrection et menacé l’Etat. Mais le danger vient justement de l’Etat, et les militants pacifistes du collectif congolais La Lucha sont menacés.