En cas de meurtre d’un ressortissant
français à l’étranger, la justice française
ouvre systématiquement une enquête. Ou
presque. Dans le cas de Gilles Cistac, qui
avait la double nationalité française et
mozambicaine, son assassinat par des
individus armés dans les rues de Maputo,
le 2 mars, a laissé le Parquet français de
marbre. Il faut dire que ce professeur de
droit était connu pour sa proximité avec
l’opposition, et que si le gouvernement
mozambicain a officiellement condamné
cet « acte macabre », on peine à croire à sa
tristesse. La diplomatie française, quant à
elle, est forcément « économique » avant
tout : à la tête de l’Etat depuis 1975, le
Frelimo, parti marxiste devenu libéral,
dirige un pays dont les 8 % de croissance
aiguisent les appétits tricolores,
notamment ceux du géant sucrier Tereos.
Le nouveau président, Filipe Nyusi, est
attendu pour une visite officielle à Paris
d’ici quelques mois : il ne faudrait pas
qu’un assassinat politique empêche de
faire des affaires.