Pour faire bonne figure face aux
pressions des ONG, Total vient
d’annoncer la fermeture prochaine de
9 filiales domiciliées dans des paradis
fiscaux. Sauf que « si l’on prend comme
référence la liste des paradis fiscaux de
l’organisation Tax Justice Network, Total
comptabilise en réalité 178 filiales dans
des territoires opaques, soit près de 20%
de l’ensemble de ses filiales » rappellent
les organisations membres de la
Plateforme Paradis Fiscaux et Judiciaires
(dont Survie). « Plus que jamais, ce
"coup de com" de Total démontre que la
question n’est pas tant de "fermer des
filiales dans des paradis fiscaux", dans la
mesure où il n’y a pas de liste
consensuelle, mais bien d’exiger que les
entreprises expliquent ce qu’elles y
font ». Cela passe par une obligation dite
de « reporting » c’est-à-dire, comme pour
les banques depuis l’année dernière, la
publication d’informations sur le chiffre
d’affaires et les bénéfices que les
entreprises réalisent, le nombre de
personnes qu’elles emploient et les
impôts qu’elles payent dans chaque pays
où elles sont implantées.
Exactement ce
que la majorité socialiste a refusé
d’imposer aux entreprises extractives et
forestières à l’occasion de la transposition
récente de deux Directives européennes
(cf. Billets n°242, janvier 2015). C’est
pourtant une étape indispensable pour
faire évoluer le système de taxation des
multinationales, plutôt que de miser sur la
bonne volonté de leurs dirigeants.