C’est ce que vient d’infliger la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) à certains des magistrats en charge de l’affaire Borrel, du nom de ce juge assassiné à Djibouti en 1995 avec la complicité des réseaux françafricains et de l’armée française. Sa veuve s’est depuis battue inlassablement pour faire reconnaître ce crime, grossièrement maquillé en suicide, version que certains magistrats français appuyèrent complaisamment, avant que la thèse du meurtre soit enfin tardivement reconnue. En 2008, l’avocat d’Elisabeth Borrel, Me Olivier Morice, avait été condamné après avoir mis en cause l’impartialité des juges français chargés de l’affaire, dont la juge d’instruction Marie Paule Moracchini. Les « jugements de valeur » de Me Olivier Morice à l’égard des juges chargés d’enquêter sur le décès suspect de Bernard Borrel avaient pourtant une « base factuelle suffisante », selon l’arrêt définitif rendu jeudi par la CEDH.