Survie

Liberté d’expression

rédigé le 1er mai 2015 (mis en ligne le 2 juin 2015) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

L’écrivain et homme politique camerounais
Enoh Meyomessé, lauréat du prix 2012
Oxfam Novib/PEN pour la liberté
d’expression, injustement emprisonné au
Cameroun depuis novembre 2011 pour
« complicité de vol aggravé et de vente
illégale d’or
 » vient d’être libéré après
40 mois de détention. Il sort, âgé de la
soixantaine, gravement malade en raison de
ce qu’il a subi. Le 27 décembre 2012, après
un procès « sans preuve de malversations
de ma part, sans témoins, sans plaignants,
et après des séances de tortures par un
militaire au cours de 30 jours
 », dit-­il, il est
condamné à 7 ans de prison et une amende
de 200 000 francs CFA (environ 300 euros).

Ses avocats avaient réussi à obtenir un
renvoi devant une Cour d’appel, mais les
audiences furent repoussées plus de
20 fois ! En 2011, il avait voulu se présenter
à l’élection présidentielle du Cameroun
mais, le dictateur Paul Biya ne supportant
pas l’idée d’un opposant venant de sa propre
région, il s’était vu refuser l’inscription en
tant que candidat.

Dieudonné Enoh Meyomessé a publié une
quinzaine d’ouvrages, dont, en 2010, Le
massacre de Messa en 1955
, évocation
d’une manifestation à Yaoundé à la suite de
la mort d’un boy assassiné par un colon,
réprimée dans le sang par l’armée
coloniale, et un Discours sur le tribalisme
où il dénonce le recours au tribalisme par
les hommes politiques, les leaders
d’opinion et les fameuses « élites », dans le
Cameroun d’aujourd’hui. Depuis sa
cellule, il a publié Poème carcéral : Poésie
du pénitencier de Kondengui
, témoignage
émouvant sur sa captivité, qu’on peut lire
sur http://fr.scribd.com/doc/113437782/
Enoh­Meyomesse­Poeme­Carceral#scribd

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Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 246 - mai 2015
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