« J’ai décidé que ma part d’héritage sera partagée avec toute la jeunesse gabonaise, car à mes yeux, nous sommes tous les héritiers d’Omar Bongo. »
Cette déclaration d’Ali Bongo à l’occasion de la Fête nationale gabonaise a créé la stupeur. Ali Bongo cède sa part d’héritage ont aussitôt compris – et titré – la plupart des journalistes, les plus critiques proposant leur interprétation : diversion dans la guerre des héritiers qui fait rage au sein du clan Bongo ? Moyen d’éviter d’avoir à prouver sa filiation ? Stratégie déguisée de restitution de « Biens mal acquis » sur fond d’enquête judiciaire en France ? Promesse sans lendemain en vue des prochaines élections présidentielles ?
Tout est plausible, mais le discours d’Ali Bongo a été écouté un peu rapidement et les supporters du président se sont bien gardé de dissiper le malentendu : Ali affirme vouloir « partager » et non « céder » son héritage. Et il précise : « cela veut concrètement dire que tous les revenus tirés de ma part d’héritage, qui me revient, seront versés à une fondation pour la jeunesse et l’éducation ».
Voilà qui relativise le sens du sacrifice présidentiel et laisse des marges de manœuvres en toute opacité...