Jean-Marie Delarue, ex-président de la Commission nationale consultative des interceptions de sécurité (CNCIS), chargée de surveiller les écoutes administratives, n’a pas postulé à la tête de la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR) qui doit lui succéder, suite à la nouvelle loi sur le renseignement, dont il n’avait pas manqué de dénoncer les dérives.
Il avait aussi critiqué la parodie de contrôle exercé : « Lors de son ultime rapport annuel, le 22 juillet, il avait jugé "préoccupant" que dans les quatre premiers mois de 2015, "la part des avis défavorables qui n’ont pas été suivis par le Premier ministre s’est accrue nettement plus substantiellement". Le Premier ministre était passé outre pour "plus du quart" des avis défavorables de la Commission, deux recommandations de suppression immédiate d’écoutes litigieuses ont été ignorées par Matignon, "cette manière de faire est inédite depuis 1991", avait poliment dit la Commission. » (Blog Libertés Surveillées, 15/09).
Son successeur sera sans doute plus accommodant : « François Hollande a déjà annoncé par communiqué son intention de désigner comme président Francis Delon, ancien Secrétaire général de la défense nationale (SGDN) », poste que ce dernier a occupé de 2004 à 2014. « Comment ne pas craindre qu’un praticien émérite du secret-défense et de la raison d’État ne soit pas la personne la mieux placée pour contrôler, questionner, enquêter sur les écoutes et accueillir les demandes de vérification de citoyens, inquiets de l’ampleur des moyens et objectifs des services de renseignement ? », s’inquiète l’association La Quadrature du Net.