On avait déjà compris que ce n’est qu’après
avoir tenté d’étouffer l’affaire à l’ONU que
les autorités françaises s’étaient résolues à
engager une procédure judiciaire à
l’encontre des militaires français impliqués
dans des viols de mineurs en Centrafrique.
Avec le témoignage de Gallianne Palayret,
officier des droits de l’homme pour l’ONU
qui avait rédigé le rapport incriminant les
soldats de l’opération Sangaris (« Envoyé
spécial » sur France 2, 01/10 et France
Info, 06/10), on a une nouvelle fois la
confirmation que l’armée française n’a pas
volé son surnom de « grande muette »
quand il s’agit des crimes commis par ses
membres, particulièrement en Afrique.
L’armée française n’a en effet pas été mise
au courant en juillet 2014 comme elle l’a
prétendu après qu’Anders Kompass ait pris
l’initiative d’envoyer une copie du rapport
onusien aux autorités françaises, mais bien
dès le moi de mai précédent et directement
par Gallianne Palayret. Les officiers de la
force française s’étaient alors empressés de
rassurer l’enquêtrice de l’ONU sur les
mesures qui seraient prises. Ce n’est
pourtant qu’un an plus tard que la
gendarmerie prévôtale enverra une
mission à Bangui... qui n’entendra pas les
victimes.
Et à ce jour, la justice française
n’a toujours pas demandé à entendre
Gallianne Palayret qui a pourtant reçu
l’autorisation de l’ONU pour témoigner.