« C’est mon ami, mais je n’ai jamais eu de relation d’affaires avec lui », a réaffirmé le président malien en visite d’État en France le 21 octobre, lors de sa conférence de presse commune avec François Hollande.
Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) était interrogé sur ses liens avec Michel Tomi, surnommé « le parrain des parrains », et suspecté de corruption d’agent public étranger. Il n’y aurait donc aucune contrepartie aux multiples cadeaux reçus.
Mediapart (21/10) , qui a déjà montré que Tomi était une véritable nounou pour le président malien, revient sur le contenu de l’enquête au moment où ce dernier est élevé au grade de grandcroix de la Légion d’honneur par Hollande : « Les enquêteurs notent que le Corse [Tomi] "fait jouer ses relations au plus haut niveau des dirigeants de l’État malien afin de favoriser les intérêts" de certaines entreprises amies. Quand ce n’est pas IBK au bout de la ligne, ce sont ses ministres ou son plus proche collaborateur, Mahalmoudou Sabane, qui recueillent les recommandations de Tomi ».
Et d’en rajouter une louche sur le contenu des écoutes téléphoniques réalisées par la justice française : « Tous ces éminents responsables politiques, Tomi les appelle affectueusement ses "neveux". Logiquement, ils lui rendent la pareille en le surnommant "Tonton". Mais au-delà des liens que supposent ces petits noms, les ministres maliens semblent surtout avoir prêté allégeance au “parrain des parrains” tant ils répondent sans sourciller à chacune de ses requêtes. À la manoeuvre sur un nombre considérable de sujets, Tomi organise les rencontres, fixe les rendez-vous, presse à la signature des contrats. Bref, il gère les affaires de la République ». Edifiant.