En 1972, Mongo Beti publie chez l’éditeur Maspero Main Basse sur le Cameroun, un essai politique qui tente de briser l’omerta sur les crimes de la dictature d’Amadou Ahidjo et de la puissance tutélaire de Paris, qui vient enfin d’anéantir la rébellion indépendantiste avec laquelle elle était aux prises depuis 15 ans.
Le livre est immédiatement interdit, les stocks saisis, et l’écrivain né au Cameroun, professeur agrégé dans un lycée de Rouen, installé en France depuis vingt ans, se voit convoqué au commissariat pour « restituer tous les papiers français en sa possession » : il est censé avoir nui à la France par ses écrits...
Cinq années de bagarre administrative et de procès, gagnés, ont suivi : l’ouvrage reparaît en 1977. Réédité en 2010 à La Découverte, c’est un classique de l’histoire de la lutte contre la Françafrique.