Nouvelle tribune (« Menaces dans le Sahel : ouvrons les yeux ! », 18/01) de l’ancien diplomate Laurent Bigot sur le site Le Monde Afrique (après « L’opération Barkhane, un "permis de tuer au Sahel" », 02/11) qui critique la manière dont la « communauté internationale » mène la « lutte contre le terrorisme » en Afrique en faisant l’impasse sur le fait que le terrorisme « prospère là où l’État est défaillant ou dévoyé par la logique de prédation et de prébende » et que la corruption générée par le crime organisé « infiltre l’État dans ses plus hautes sphères » : « Dans cette sous-région, les narcotrafiquants côtoient certains décideurs politiques et les financent. Ils obtiennent en retour une impunité totale et développent en plus des activités légales pour blanchir leur argent. Il n’est pas rare de les voir obtenir des marchés de la part de l’État ».
Ainsi, déplore l’auteur : « L’opération "Barkhane" aurait même un contrat avec l’un d’entre eux pour des prestations de transport ». Un aveuglement volontaire qui touche aussi les civils : « Mon expérience de diplomate est que ce sujet, bien que souvent proposé par la direction Afrique du Quai d’Orsay dans les notes d’entretien adressées à l’Élysée, a toujours, en fin de course, été éludé. J’ai souvent entendu mes collègues me dire que ça ne servait à rien d’en parler, que cela ne changerait rien. » Instructif.