Le 28 août, au lancement de sa campagne pour la primaire de droite, François Fillon s’est publiquement proclamé négationniste du passé colonial et esclavagiste de la France. Déjà, en 2009, alors Premier ministre en visite à Yaoundé, il avait asséné, au sujet des victimes de la guerre menée au Cameroun dans les années 1955/65 contre les indépendantistes : « Je dénie absolument que des forces françaises aient participé, en quoi que ce soit, à des assassinats au Cameroun. Tout cela, c’est de la pure invention ». L’énormité ne choqua pas la presse française.
Il a récidivé, avec de nouvelles envolées négationnistes : « Non, la France n’est pas coupable d’avoir voulu faire partager sa culture aux peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Nord ». Voici la violence hideuse de la colonisation, responsable du "plus haut tas de morts de l’histoire" (Aimé Césaire), déguisée en philanthropie. Et il veut qu’on cesse « d’apprendre aux enfants à comprendre que le passé est source d’interrogations » : beaucoup de réponses sont encore classifiées secret défense...