C’est à ça qu’on reconnaît les vrais copains. Le ministre français de la Défense n’a pas hésité à interrompre ses vacances estivales pour assister, le 8 août, à la cérémonie d’investiture de son ami Idriss Déby, qui entame sa 27e année de holdup politique au Tchad. Et peu importe la mort – une de plus – d’un manifestant abattu la veille lors d’une manifestation de l’opposition, qui dénonce toujours la dernière mascarade électorale. On ne sait pas si Le Drian en a profité pour demander des nouvelles des militaires « disparus » après avoir mal voté.
La question aurait été abordée avec le président tchadien en avril dernier, dans la foulée de l’ambassadrice américaine qui s’en était publiquement inquiétée. Une enquête avait alors été diligentée par le parquet tchadien, mais sur cinq cas seulement. Fin août, le procureur a sans surprise classé l’affaire sans suite après que les cinq soldats ont été montrés vivants à la télévision.
Mais, selon RFI (27/08), plusieurs dizaines d’autres ont été dé portés à Wour, dans le Tibesti où ils ont été torturés avant d’être rapatriés à Ndjamena et contraints au silence. D’autres ont fui, « dont le fils de l’ancien Premier ministre, Djmirangar Danadji » et « très inquiétant est le sort d’une dizaine de militaires, dont on est sans nouvelles. Des associations tchadiennes de droits de l’homme, associées à Amnesty International ont saisi le groupe de travail des Nations unies sur les disparitions forcées. »