La rubrique « faits divers » de la Défense est décidément plus instructive que les auditions du ministre devant les commissions parlementaires. Après un « accident » qui avait révélé la présence des forces clandestines françaises en Libye (cf. Billets n°261 et 260), des agents de la DGSE (3 militaires et 2 « civils ») se sont crashés, cette fois à Malte. La Libye pourrait être l’objectif de ce vol, ce qui n’aurait rien d’un scoop. Mais les agents français volaient dans un avion de CAE Aviation, l’entreprise préférée des services français pour compenser certains moyens aériens. « Le statut de CAE Aviation, basée au Luxembourg, immatriculant ses avions aux États-Unis, avant de les louer aux armées françaises, est extrêmement curieux, s’agissant de missions aussi périlleuses engageant la souveraineté de l’État français », relève Jean Guisnel (LePoint.fr, 25/10). « Selon des acteurs du petit monde des ESSD (Entreprises de services de sécurité et de défense), ces acrobaties pourraient s’expliquer par la volonté d’échapper aux règles trop normatives des autorités techniques françaises ». Et puis les services ont toujours eu un faible pour l’opacité et la discrétion des paradis fiscaux...